L’histoire du profane

Monologue
Inspiré du sketch « le jockey » de Bourvil
  -https://www.youtube.com/watch?v=r9NLWuxGt44-

Il rit :
Vous voulez bien que je vous raconte une histoire drôle, hein ? bon (Il rit)
Rien qu’à l’idée de vous raconter cette histoire, je ris, je ris, je ris (il rit).
Je la tiens d’un vieux frangin marseillais. C’est l’histoire (il se marre) c’est l’histoire du… du profane (Hi Hi Hi, il rit)
Vous riez déjà avant de la connaître. Qu’est-ce que ça va être quand vous la connaîtrez…
C’est l’histoire du profane qu’on enferme dans le cabinet de réflexion (il rit)

Bon. Attendez, avant d’aller plus loin il faut que je vous dise ce qui est arrivé à mon vieux frangin, celui de qui je la tiens cette histoire…
Un soir, mon frangin, il va en tenue dans une loge où il avait l’habitude d’aller, et ce soir là y’avait encore personne… y’avait juste la Sœur Servante… qui servait… à rien, y avait personne…
Elle lui dit : Alors quoi de neuf ?
– Ben ! Y lui dit, y’a rien !
– C’est tout ce que tu racontes ?
– Oui, en gros, c’est tout. Puis y s’ravise et y dit : tu veux pas que je te raconte une histoire drôle ?
– Ah oui qu’elle fait la Sœur, oui ! Oui !

Alors… Il lui raconte (rire) l’histoire que je vais vous raconter, (rire) Il lui dit comme ça… : c’est l’histoire du… du profane (il rit)
– Le profane…? Qu’elle fait la Sœur. Ah ah ah ! Le profane ! Arrête, c’est trop drôle !
(Sérieux 🙂 Mais mon frangin il voulait pas s’arrêter. D’ailleurs il lui a dit à la petite :
– Enfin ma sœur, tu l’as voulu… c’est comme tout, quand on a commencé, faut aller jusqu’au bout.
– c’est… c’est l’histoire du profane qu’on enferme dans le cabinet de réflexion (il rit ! il n’en peut plus de rire)
Et voilà la servante qui lui dit : arrête ! J’en peux plus ! J’étouffe ! (rires) ! tu vas me faire mourir ! (rire).
Eh bien elle croyait pas si bien dire, parce que… parce qu’elle est morte (il se marre à en perdre la respiration)

(Puis sérieux) Mon frangin il était bien embêté, hein… c’est une histoire à mourir de rire, mais quand même… !

Il a été conduit à l’Orient devant le Véné, et là le Véné l’a interrogé ; il lui dit comme ça :
– Alors, comment tu l’as tué notre Sœur Servante, hein ?
Ben mon frangin il dit : je l’ai pas tuée, je lui ai raconté une histoire drôle.
– Une histoire drôle ? qu’il fait comme ça, sceptique. (Il était très sceptique le Véné ; d’ailleurs dans la loge tous les FF l’appelaient sceptique… sceptique par ci, sceptique par là… vous l’avez peut-être connu, son vrai nom c’était Lafosse.)

– Alors Tu lui racontais une histoire drôle… ? qu’il dit le Véné. Eh ben raconte-la-nous !
– Non, non, Vénérable ! Qu’il dit mon frangin, non ! Vénérable… je manque d’entrain…
A ce moment là y’a un conseiller de l’Ordre qui s’amène, un grand gaillard, un Parisien qui venait justement inspecter la loge, et qui dit :
– Tu veux que je t’en donne moi, de l’entrain, hein ?
C’était un sentimental… ! Alors comme mon frangin qui était influençable, il dit :
– Bon puisque tu me le demandes gentiment, je vais vous la raconter mon histoire.
Et il raconte l’histoire… (rire) celle que je vais vous raconter… (rire) il leur raconte (rire) l’histoire du (rire) du profane qu’on enferme dans le cabinet de réflexion (rire).
– Ahhh… qu’il fait le Véné. Arrête !
– Ah non, j’arrête pas ! Qu’il dit mon frangin. Pour une fois qu’on rigole à l’Orient, faut en profiter… et il continue… c’est l’histoire du profane…
Et le Véné il fait : ah ah ah !
Voilà qu’il s’attrape le ventre, on aurait dit qu’il était pas bien… faut croire qu’il était pas bien parce qu’à ce moment là, il a poussé un de ces cris : Heuuu ! Ahhh ! Et (rire)… et il est mort ! (rires à s’étouffer) ho la la…
Le Conseiller de l’Ordre, lui, un Très Illustre, il est mort 8 jours plus tard… il avait pas compris tout de suite.

(Sérieux) Bon… mon frangin, il était quand même bien embêté, hein. (Consterné) Depuis, on le regardait de travers sur les colonnes. Il se faisait du mauvais sang à un tel point qu’il s’est suicidé… Oui, il s’est raconté son histoire drôle… Et il est mort de rire. Ça vous fait rire ! Mais ç’a été très douloureux… faut dire que c’était l’hiver, et il avait les lèvres gercées…

Bon ! Faut tout de même que je vous la raconte mon histoire, mais je ne voudrais pas être responsable de plusieurs victimes comme l’a été mon vieux frangin… alors je vous la dis, et si à un moment vous ne vous sentez pas bien, hop ! Vous sortez ! D’accord ?

Alors voilà. C’est l’histoire, c’est l’histoire du… (rire) je ris parce que moi je la connais…
Bon, je recommence du début. Comme j’ai été interrompu, ça pourrait vous paraître un peu décousu. C’est l’histoire… du profane… (Rire) du profane qu’on enferme dans le cabinet de réflexion… (Il rit, s’étouffe, rit, s’étouffe… et s’effondre)