quand on n’a rien à dire -1 & 2

Monologue – version originale (suivie d’une version réduite…)
(Libre adaptation maçonnique par Henry L. du poème de Bernard Dimey)

Trente ans sur les Colonnes à dire des platitudes !
Et de Maître Secret à Chevalier Shadock
Ils ont pris des degrés mais bien peu d’altitude
Ils se voyaient vieux sages, ils ne sont que vieux schnocks.

Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire
On peut toujours se faire initier au G.O.
On échange entre amis, qu’on appelle ses Frères,
Quelques banalités et propos de bistrot.
Parler, parler, parler… pour que l’air se déplace
Pour qu’à défaut d’idées on émette des sons
Parler surtout de soi pour occuper l’espace
Pour montrer aux copains qu’on est un vrai maçon.

Quand on n’a rien à dire on parle des mélodrames
Qui font tout l’intérêt des Congrès et Convents
On parle aussi bien sûr, d’ l’initiation des dames
Et des travaux en loge qu’étaient bien mieux avant
On parle du GADLU qui met certains en transes
Ou bien du Rituel qui change tout le temps
On pense rien du tout, on dit pas tout c’qu’on pense
Quand on n’a rien à dire on peut parler longtemps.

Quand on n’a rien à dire on parle de symbolique
Du compas et d’ l’équerre que l’Véné porte au cou
De Hiram, du Grand Maître et de la République,
De tous ces Haut-Gradés qui se montent le cou
On parle d’Anderson, on parle de Voltaire
Que l’on n’a jamais lu mais qu’on aime citer
Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire
On atteint les sommets de l’imbécillité.

Version réduite présentée au Festival de Bruxelles- 2018

Quand on n’a rien à dire, et du mal à se taire,
Qu’on ne sait que redire toujours les mêmes mots,
On devrait savoir lire dans le regard des Frères
Qu’il est grand temps sur soi de tirer le rideau.
Trente ans sur les Colonnes à dire des platitudes !
Et de Maître Secret à Chevalier Shadock
On a pris des degrés mais bien peu d’altitude.
On se voit en vieux sage ; on n’est plus qu’un vieux schnock.

Quand on n’a rien à dire on parl’ des mélodrames
Qui font tout le piquant des Congrès, des Convents.
Et bien évidemment d’ l’initiation des femmes,
Et des travaux en loge : qu’c’était bien mieux avant !
On parle du GADLU qui met certains en transe
Et des vieux Rituels qui étaient plus transcendant.
On pense pas tout c’qu’on dit… on dit même plus c’qu’on pense.
Quand on n’a rien à dire on peut parler longtemps…

Quand on n’a rien à dire on parl’ de ses bijoux,
Son cordon, ses médailles… et toute la symbolique…
On parle des Hauts Grades, des envieux, des jaloux,
Du Grand Maître, d’Hiram… de la Pauvre Belgique…
On parle d’Anderson, de Ramsey, de Voltaire,
De ceux qu’on n’a pas lus mais qu’on s’plait à citer.
Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire,
On atteint les sommets de la Fraternité.