S.O.S. Maçons battus

Un personnage (H ou F) + une voix OFF au téléphone + une voix en coulisse.(2,5mn)

Il (elle) entre. Il est vêtu d’un costume sombre et nœud papillon ; un téléphone à la main il le décroche.
(Autre tenue pour une femme)

La voix – Bonjour, et bienvenu à SOS maçons battus. Nos hospitaliers sont actuellement en ligne. Votre attente est estimée à… 17 mn. (Musique). Pour parler à Mathilde, tapez 1… Pour parler à Mathilde, tapez 2… Pour parler à Mathilde, tapez 3…Pour toute autre demande, veuillez raccrocher. (Il tape) Bonjour, ici Mathilde, bonjour.

Lui (ou Elle) – Bonjour madame.

La voix – Tu es donc victime de violences fraternelles, mon frère… mon frère… (ma sœur) ?

Lui (ou Elle) – Marcel ! (Marcelle) Euh, oui ! enfin non ! pas violence… fraternelle, mais violence tout de même.

La voix – Ah ! Pas fraternelle… Tu veux dire qu’il s’agit de sœurs ?

Lui (ou Elle) – Non, pas du tout. Je viens d’entrer dans leur atelier, et ils me font souffrir.

La voix – D’accord. Et tu souffres à chacune des tenues ?

Lui (ou Elle) – Ben… je ne peux pas le dire. Pour le moment, je porte toujours la même tenue.

La voix – Je ne comprends pas… d’où te viennent alors ces souffrances ?

Lui (ou Elle) – on m’a mis à moitié nu(e), devant du monde que je ne voyais pas…

La voix – Désolé monsieur (madame). Je pense que vous vous trompez de numéro. Chez nous, tout se passe en pleine lumière.

Lui (ou Elle) – (en colère) ils m’ont bandé les yeux !

La voix – Ah ! je vois, je vois ! Et puis ils vous ont fait voyager…

Lui (ou Elle) – C’est bien ça ; d’ailleurs ils continuent à me faire marcher !

La voix – Mais vous étiez au courant que vous subiriez des épreuves. Enfin, c’est fini tout ça, ce n’était que symbolique.

Lui (ou Elle) – non ! ça ne fait qu’empirer !

La voix – Dis moi, mon frère (ma sœur). De quoi tu souffres vraiment à présent ?

Lui (ou Elle) – on me surveille, on m’oblige à bafouiller des paroles inintelligibles, on veut me faire nettoyer l’atelier… vous me voyez nettoyer l’atelier en costume et nœud pap (en robe longue) ?

La voix – Très bien… imaginons : si tu ne le fais pas, qu’est-ce qui se passe ?

Lui (ou Elle) – on m’a dit que je resterais apprenti(e) toute ma vie (il/elle chiale)

La voix – Oh là là ! Il ne faudrait pas en arriver là. Tu as besoin d’ouvrir le dialogue, mon frère (ma sœur). Parle à ton surveillant.

Lui (ou Elle) – C’est lui qui ne veut pas que je parle ! Un tyran. Tous ceux qui sont sous sa coupe, ils n’ont pas droit à la parole.

La voix – Je sais, je sais… mais après les tenues, aux agapes…

Lui (ou Elle) – Justement ! j’y suis aux agapes.

La voix – Ton surveillant est là, tu peux me le passer ?

Lui (ou Elle) – Dans l’état où il est, ça m’étonnerait qu’il puisse vous causer !

Raccroché. Sonnerie d’occupation de la ligne.
Une voix en coulisse :

Voix en coulisse – Hé, Marcel(le), tu viens nous servir, oui ?

Lui (ou Elle) – (chialant) On me harcèle ! on me harcèle !