Qu’est-ce que je fais ici ?

Monologue

Qu’est-ce que je fous ici ? Moi, à la base, je ne savais pas où me faire initier. Voyageur de commerce, j’étais à la recherche d’un Orient :
– A Limoges, je me suis fait limoger.
– J’ai tenté ma chance en Normandie… à Vire… ils m’ont viré !
– À Lourdes, j’ai espéré un miracle : j’ai été lourdé.
(Un temps)
C’est enfin… à Castres, qu’ils m’ont accepté… (Grimace)

Ce n’est pas de ma faute si je suis rentré au GO… D’accord ! C’est ma faute si j’y suis resté !
Au départ, je voulais rentrer en mixité, mais j’étais trop timide avec les femmes… Je me suis d’ailleurs toujours demandé si je pourrais épouser une Sœur.
En fait, c’est ma compagne qui ne serait pas d’accord !

Il y a quelque chose, toutefois, que je n’ai jamais compris chez les Sœurs :
Il m’arrive parfois de visiter des loges mixtes -faut bien s’informer ! – eh bien, pendant l’attente dans les parvis… aucun regard… elles feignent l’indifférence ! Alors ça sert à quoi la mixité ?
Dans le fond, je dois me faire trop d’imaginations… Après tout, comme l’a écrit Marcel Proust : « laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination ».

Bon, j’ai assez parlé d’amour… Cette chose merveilleuse qui peut naître en maçonnerie entre une Sœur et un Frère, entre une Sœur et une Sœur, entre un Frère… et deux Sœurs.

Dans le fond, je dois être trop romantique…

Mais je crois que vous êtes venus ce soir pour rigoler.
C’est vrai que ça nous manque tellement le rire sur les colonnes.
Je ne parle pas des bouffons. Il n’en manque pas, hélas, qui ne nous font pas rigoler… Quoi que, sans eux, qui fournirait de la matière à Hilarion ?